mardi 11 novembre 2014

Je me nommais Terre

Je suis née voilà maintenant si longtemps. Environ 4.5 milliards d'années (je ne donnerai pas la date exacte, par pure coquetterie, hihi), c'est tout de même honorable.

Et pourtant... et pourtant... je ne suis plus respectée.

Au début, tout se passait pour le mieux. Jeune et vigoureuse, mon système immunitaire fonctionnait à merveille.
La faune et la flore qui peuplait la surface de mon enveloppe assuraient un parfait entretien de mon corps de jeune fille.

Oh, j'ai toujours eu un léger embonpoint, mais ce sont bien mes rondeurs qui ont fait de moi cette dame si convoitée.

Et puis... et puis... voilà quelques petits millions d'années, j'ai contracté un virus.
Insignifiant au départ. Il agissait comme le reste de mes cellules, sans déborder de son rôle, ni empiéter sur celui des autres.

Je ne m'en suis pas préoccupée, encore moins méfiée. Que pouvait bien me faire ce miasme, à part vivre sa vie sans chercher à me nuire?

Quelle erreur de ma part, quelle faute de jugement.
Si j'avais pu jauger dès le départ la dangerosité de ce virus, il m'aurait suffi d'en exterminer les prémices, de lancer sur lui toutes mes défenses immunitaires.

Seulement, voilà... j'ai négligemment laissé libre cours à sa terrible expansion et il est maintenant trop tard.

Je suis tombée malade, et le mal n'a de cesse de s'étendre, toujours et encore.
J'ai de la fièvre, chaque jour ma température augmente, sans arriver à étouffer le microbe.

J'ai 4,5 milliards d'années, et je me meurs. De toute ma beauté, de toute ma puissance, je ne peux plus lutter. Il n'existe aucun traitement, je suis contaminée.

On pourra dire bientôt elle se nommait Terre, et souffrait d'Humanité.

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