mardi 21 octobre 2014

J'aurais voulu être un...optimiste.

Optimiste, l'être vraiment.
Bon sang, on dirait une tare.
Quand j'étais môme, je voyais toujours les choses sous leur meilleur angle. Je trouvais toujours à une situation donnée un bon côté.
-J'ai eu de la chance de tomber dans ce  tas de purin, sans ça j'aurais pu me faire mal.
-Je suis très heureux de m'être pété les dents en tombant de vélo sinon j'aurais eu à goûter la cuisine de tata Bouline.
-Tata Bouline a toujours vu le verre à moitié vide et Tonton François à moitié plein. Pour moi, le verre était à moitié plein, et tonton toujours assez à jeun pour être aimable avec moi.

Fin, vous voyez l'esprit, quoi. Moi ça m'allait bien, comme point de vue.
Oui mais voilà. Soyez naïfs et enjoués, la vie et les gens se chargeront de vous couper vos foutues petites ailes qui agacent.
C'est vrai quoi, merde, c'est pas permis de se réjouir de tout, systématiquement.
"Tu verras, quand tu seras grand, tu comprendras, ta vision sur le monde et les choses changera."
Gloups. Ils m'ont tellement seriné et asséné cette phrase que j'en ai conçu une phobie: celle de grandir.
Je pensais qu'arrivé à l'âge adulte, le ciel me tomberait sur la tête, et que plus jamais, je ne verrai les choses de manière optimiste. Vrai de vrai, ça me faisait flipper de ressembler à papi Mollo qui aimait rien et que tout faisait clairement chier.
Je voulais donc rester un môme, à l'esprit ouvert sur tout. Quelque part, j'ai certainement réussi, avec un âge mental proche de cinq ans.
Vous allez me dire, t'es pas le seul, t'as un exemple bien connu à suivre, le fameux Peter Pan.
Ouais. Sauf que me concernant, le collant vert moulant, c'est quand même pas mon délire, et en dépit de tout mon optimisme débordant, je n'y vois aucun avantage.

Alors ouais, c'est vrai, la vie s'est quand même chargée d'écorner mon entrain enfantin.

Arrivé à l'âge où un adolescent porte sa meilleure console de jeu dans son caleçon, curieux de découvrir ce qu'avait à m'offrir l'autre sexe, est tombé le tout début de l'épidémie de sida.
Ne faites surtout pas l'amour, ou vous en crèverez, nous disait-on avec bienveillance. Re gloups.
Bon sang, y a quand même mieux comme entrée en matière. Moi qui avais toujours imaginé "la chose" sous un angle aussi excitant que romantique, faire l'amour devenait un truc dégueulasse pourvoyeur de mort.

Vous avouerez que ça freine les ardeurs des plus optimistes, hein?
Heureusement, le "préserve hâtif" m'évita bien des problèmes dans ma précipitation à goûter aux plaisirs interdits et désormais dangereux avec la petite Marjorie, qu'un rien habillait et qui, il faut bien le dire, se déshabillait pour un rien aussi.
Comme disait mamie Bérengère, "Couvrez vous les enfants, la viande sous cellophane est de loin meilleure pour la santé que les surgelés Courjault". Comprenne qui pourra, personnellement, je cherche toujours.

Puis bien sûr sont venus les "desiderata" en matière de devenir et d'avenir.
-Que rêves-tu de devenir, mon garçon, quand tu seras un homme, un vrai...
-Ben... heureux, déjà... non?
-Joue pas au con avec nous. Réponds un truc qu'est dans la liste des MPF.
-hein, c'est quoi ça, MPF?
-Toi tu vas baisser d'un ton, minot. MPF, pour métiers "parents friendly". Un métier qui foutra pas une crise cardiaque à ton père et un avc à ta mère, tiens.

Là, donc, vous avez compris hein, valait mieux être vachement terre à terre.
Avocat, médecin, dentiste, vétérinaire, c'était bien, Plombier chauffagiste, menuisier, ébéniste, ... tout ça était super aussi. C'était dans la liste.
Mais, si dans un coin de ta tête, tu avais dans l'idée de devenir un... un... un quoi au juste, hein?

-Tu veux exercer un métier artistique???? écrivain, peintre, sculpteur, ou pire, musicien, peu importe, c'est du pareil au même tout ça. Des saltimbanques, quoi. Des va nu pieds, des parasites.
Mais mon pauvre garçon, c'est pas comme ça que tu t'en sortiras dans la vie.
-Euh je sais pas, j'ai l'impression que certains ont bien fait d'insister dans cette voie là, quand même, sinon nos salles de concerts, musées, cinémas et autres bibliothèques seraient ma foi... vides. Le monde serait triste, sans ça... non???
-Oh, je t'ai déjà dit de moins la ramener, ok? Tu vas pas nous apprendre la vie, non? Alors, tu vas me faire ton choix dans la liste que je t'ai présentée, et au moins, là, tu auras un bagage, de quoi construire une vie. Puis t'auras droit au chômage, si tu galères un peu, hein?
-Ouais, mais sinon, pour le côté "heureux", vous avez pas un truc?
-Oh c'est une obsession, ma parole. ces jeunes, je vous jure.

Voilà. Dur de rester rêveur, entreprenant et optimiste, non?
J'ai donc cédé. Je suis devenu vieux à 18 ans à peu près. J'ai fermé la porte aux rêves.
Mais ça y est, j'ai retrouvé l'étincelle, fontaine de jouvence. Envie d'écrire... et, plus que d'en vivre, de vivre mon écriture..
Certains pensent et me hurlent que j'ai un véritable style, bien affirmé et assumé. Spécial et particulier, certes, mais comme le bonhomme quoi.
Donc, bingo, tente donc tonton, tente donc.
Utopie? Peut-être, mais désormais, c'est décidé, retour aux sources, mon verre sera toujours à moitié plein. Voyez?

2 commentaires:

  1. Voici une biographie à la sauce Cétro, mais ça ne manque pas de piquant. Quand on a déjà lu cet auteur, on sait qu'il peut encore prendre de la hauteur mais attention ! La barre est haute.

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  2. Haha, Mickael, merci pour ton message. Va falloir qu'on se concocte un roman à quatre mains, un policier (ça ce sera ta partie, parce que moi, j'en serais incapable) fantastico-délirant.

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