Eveil est un livre auquel je tiens particulièrement. Pourquoi? Difficile à dire, mais disons que j'ai écrit cet ouvrage en quinze jours, et qu'il s'est imposé à moi plus que je n'ai décidé de l'écrire.
Cela faisait longtemps déjà que je râlais et pestais (ouais, ça je le fais souvent, c'est même une seconde nature, chez moi) sur ce constat alarmant (mais qui au fond n'alarme peut-être que moi): les images ont pris un poids colossal dans notre vie.
Au point que certains ne vivent plus que dans l'espoir d'être vu, quoi que puisse impliquer en terme d'agissements cette quête. Les vidéos fleurissent sur le net, de plus en plus violentes, cruelles, avec pour but ultime de toucher un maximum de personnes. Peu importe que vous soyez perçu comme un monstre, du moment que vous êtes "vu".
J'ai donc, dans ce livre, imaginé et poussé à l'extrême ce que pourrait engendrer pareil phénomène en terme d'horreurs et de destruction des valeurs fondamentales qui font de nous des humains.
Adieu compassion, bonjour cruauté de divertissement.
Extraits:
"La porte d'entrée de la grande maison s'ouvrit soudain, et une jeune femme apparut.
Cela faisait longtemps déjà que je râlais et pestais (ouais, ça je le fais souvent, c'est même une seconde nature, chez moi) sur ce constat alarmant (mais qui au fond n'alarme peut-être que moi): les images ont pris un poids colossal dans notre vie.
Au point que certains ne vivent plus que dans l'espoir d'être vu, quoi que puisse impliquer en terme d'agissements cette quête. Les vidéos fleurissent sur le net, de plus en plus violentes, cruelles, avec pour but ultime de toucher un maximum de personnes. Peu importe que vous soyez perçu comme un monstre, du moment que vous êtes "vu".
J'ai donc, dans ce livre, imaginé et poussé à l'extrême ce que pourrait engendrer pareil phénomène en terme d'horreurs et de destruction des valeurs fondamentales qui font de nous des humains.
Adieu compassion, bonjour cruauté de divertissement.
Extraits:
"La porte d'entrée de la grande maison s'ouvrit soudain, et une jeune femme apparut.
D'une
grande beauté, elle devait avoir la vingtaine. Une grande brune, aux
longs cheveux lisses et au teint hâlé. Elle portait un short très
court et un débardeur échancré, aucun des deux ne montrant la plus
petite volonté de masquer la moindre partie de cette plastique
avantageuse. Elle traversa la grande allée pavée en chaloupant
comme un jour de forte houle, montée sur des talons de quinze
centimètres qui galbaient de manière admirable ses longues jambes
pleines. Elle balançait son derrière comme on harangue les foules,
attirant indubitablement l'attention sur cette partie divine de son
anatomie.
Sa
généreuse poitrine, libre de tout carcan, ballottait d'une danse
hypnotique dont les regards captés ne pouvaient plus se libérer.
Les deux hommes imaginaient volontiers transformer ce fabuleux bonnet
C ou D en bonnet à deux mains.
Le
temps semblait s'être ralenti, suivant le rythme langoureux de ces
hanches sublimes.
Paolo
et Tom en restaient bouche bée, yeux vitreux et verge turgescente.
La
femme ouvrit péniblement le grand portail rouillé.
Elle
s'avança vers eux, papillonnant de ses interminables cils. Elle
tendit la main, qu'ils serrèrent distraitement, les yeux perdus
entre tétons dardés et cuisses veloutées."
"Jacquot
raccrocha. Sacré Gabriel. Il se démerdait bien, il avait toujours
des cadeaux fantastiques de la part de ses parents. Sympas
d'ailleurs, ces gens, ils l'avaient toujours bien accueilli.
Pas
comme ses vaches de vieux. Gabriel disait toujours que leur famille
était recomposée et que ce fait avait toujours été source de
bonheur pour eux tous. Lui disait que sa famille était décomposée,
constituée de vraies charognes, de membres tous plus atteints les
uns que les autres, pas tout à fait finis, démoulés un peu trop
tôt.
Chez
les Déolard, on était assez loin de l'image idyllique de la famille
parfaite. Chatons et chant de canari étaient ici remplacés par
morpions et gueulantes d'ahuris.
Son
grand frère et cousin, Malandrin Déolard, de cinq ans son aîné,
un sadique débile, vraiment dégénéré. Fruit d'une union
consanguine, ses traits immondes et son esprit dérangé hurlaient à
la face du monde les dangers potentiels de pareille pratique. Il ne
pensait qu'à triturer ce qu'il avait entre les jambes, et portait
sur ses vêtements les traces de ces rencontres intimes entre sa main
et son sexe. Véritable obsédé, chien en rut perpétuel, il se
frottait partout, marquait son territoire.
Sa mère, qui était aussi sa tante, Régine Déolard, née Déolard,
une petite femme folle concentrant sur sa personne ce qui se faisait
de plus laid et vulgaire, nymphomane parfois, dormant le reste du
temps. D'une fainéantise monstre, le seul domaine où elle ne
ménageait pas sa peine était son âge, n'hésitant pas du tout à
faire vingt ans de plus que le sien.
Elle avait l'allure d'un monolithe, les épaules et le dos larges,
elle ne s'affinait pas du tout au niveau de la taille. Son derrière
était plat, ses cuisses vides et maigres, mais trouvaient le moyen
de pendouiller tout de même. Régine arborait sans complexe, sur des
mollets noueux, des tatouages tribaux faits de varices et d'ulcères.
Elle avait la peau flasque, rêche comme du papier verre, faite de
plis et de poches, à rendre jaloux Bourru. Les mamelles, pendantes
comme des bouillottes vides, tutoyant un vilain nombril d'une
profondeur peu commune, portaient d'humbles tétons timides préférant
compter les pas plutôt que croiser les regards. Elle se fardait à
grands coups de truelle, avec un goût certain pour les teintes
criardes. L'épaisseur du maquillage était telle qu'au moins, lors
des soirées d'été, elle remplaçait avantageusement les papiers
tue-mouche pour piéger les moustiques et les papillons de nuit.
Surnomée Baygon jaune par son époux et frère, rapport à sa
poisseur et à sa peau cirrhosée.
Son
père, Gérogneau Déolard, ivrogne invétéré, poilu comme une
tarentule portugaise, obsédé par le cul, obnubilé par les gains.
Gras et adipeux, laid et affreux, il avait vraiment ce qu'il est
coutumier d'appeler une sale gueule. Ses sourcils d'une épaisseur et
noirceur incroyables, joints au-dessus de ses yeux porcins comme une
bande velcro grand format, lui donnaient un air sévère et méchant.
Pour tout dire, en la matière, il connaissait la chanson aussi.
Il
les avait souvent cognés, quelques fois abusés, mais toujours
indifférés."
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